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Trail de la Muraille de Chine
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Date : 29/05/2013
Discipline : Trail / Course nature
Auteur : Corinne et Alex Zanieri
Organisme : Running Raid Sport Organisation
Vendredi 3 Mai, départ vers Beijing, visages souriants pour tous les participants avec tout de même un léger voile d’appréhension. Beaucoup de questions aussi, c’est dur ? Les marches sont difficiles ? Vais-je y arriver ?
Le staff est là pour rassurer, expliquer, et dissiper les tensions dues à ce raid qui s’annonce.
Samedi 4 Mai, après un long vol, enfin Beijing. Pour la plupart des concurrents, c’est une découverte, une plongée dans l’inconnu, un continent si différent, tout est décalé.
Température excessive, l’air est empli d’odeurs, des senteurs particulières. Le bus qui nous amène vers l’hôtel dans le trafic, permet de découvrir peu à peu cette Chine que tous sont venus découvrir. Les voitures et la circulation anarchique, tout est grand ici, les avenues, les bâtiments. Peu à peu Beijing se rapproche et son peuple omniprésent.
Dimanche 5 Mai, Cette Chine grandiose, on va pouvoir l’approcher, nous aurons la chance de parcourir les vieux quartiers de Pékin et les Hutongs (vieille maisons chinoises) à bord de cyclo pousses sur lequel des chinois appuient sur les pédales en soufflant. Un déjeuner chez l’habitant, enfin on goûte les raviolis spécialités locales au goût de trop peu. Mais aussi de visiter La place Tian An Men, la Cité Interdite, de se rappeler le film (le dernier empereur), mais aujourd’hui, pas de Cité Interdite déserte, les touristes sont là, en masse de toutes nationalités, de toute provenance. Vieux paysans chinois en visite dans la capitale, qui tôt ce matin,ont fait une queue interminable pour s’incliner devant la dépouille de Mao Zé Dong ; tous portent une casquette de couleur uniforme, pour que les guides puissent les retrouver au milieu de cette foule immense et bigarrée. Touristes américains, français, japonais, on peut retrouver ici le monde entier, tous ont l’œil rivé sur l’entrée de la Cité Interdite et ses mystères.Place à la course : Go to Juyongguan et sa muraille.
A peine le temps de déposer les bagages, départ pour un décrassage. Peu de kilomètres, mais demandant tant d’effort. La muraille s’annonce difficile, des marches à perte de vue qui serpentent vers la ligne de crête des montagnes avoisinantes, à l’infini semble-t-il. A l’arrivée, les mollets commencent déjà à se faire sentir, l’altitude, la moiteur, et ce n’est que le début…
Lundi 6 Mai,1ère étape. 25 kilomètres de muraille détruite. Un départ avec 3 km d’un chemin pavé pentu. Puis le choc, les premiers escaliers et tout au fond, bien loin et si haut la muraille que nous allons affronter.
Un dénivelé impressionnant, plus de 1200 m, 2 montagnes à gravir, dans la rocaille, sur des morceaux de muraille qui au fil des siècles se sont écroulés.
Des montées, des descentes, vertigineuses, les murs de la muraille se sont délités et les chaussures ripent sur les petits morceaux de briques. Pas de touristes, la muraille à l’infini, le silence seulement troublé par les cris de coqs sauvage, un aigle décolle d’un arbre à mon passage, c’est tellement beau et grand, tant pis, je perds 30 secondes pour me retourner et contempler ce morceau d’éternité.
Au bout de 3 heures 30 d’un rythme effréné, une arrivée bienfaitrice dans un minuscule village où les rares habitants attendent avec joie notre arrivée.
Après un repas visite des tombeaux Ming, une balade dans un temple reposant, une forêt de bambous, le vent s’engouffrant entre les feuilles, provoque un doux bruissement. Les jambes sont lourdes, mais le lieu calme et reposant.
Mardi 7 mai, Départ 8 heures, et le parcours se profile devant nous. C’est haut…. C’est loin là-haut …
Encore de la muraille, toujours de la muraille, haute, impressionnante, ce serpent qui nous domine, que nous tentons d’apprivoiser, des passages délicats entre remparts et précipices, une végétation fleurie, odorante.
Une sensation étrange d’être seul au monde. Ici, pas de touriste, juste quelques rencontres avec de rares locaux qui nous regardentébahis, courir sur cette muraille.
Les muscles souffrent et deviennent de plus en plus douloureux. Les visages se marquent. Le spectacle est grandiose et fait presque oublier que l’on est encore loin de la ligne d’arrivée, une petite pagode au fond d’une vallée tranquille, quelques centaines de marches encore et au bout cette pagode salvatrice.
Un repas dans un restaurant splendide, une dizaine de plats succulents, le riz parfumé, les mets délicats.
Les plafonds sont formés de centaines d’ombrelles multicolores, des bassins où nagent des carpes jaunes.
Mercredi 8 Mai, Contre la montre de Huangyaguan, nous partons en sens inverse du classement, le dernier part le premier séparé seulement d’ 1 minute.
On se bat alors contre soi-même et surtout pour tenter de rattraper le coureur parti devant et ne pas se laisser dépasser par son poursuivant… Une volée de plusieurs centaines de marches si hautes si irrégulières et enfin une descente vers la vallée.Nous croisons une escouade de militaires sortant d’une caserne proche, dépassons des charrettes tirées par des chevaux, croisons de rares voitures, saluons d’un NIHAO (bonjour en Chinois) de vieux Chinois assis au bord de la route contemplant sereinement ces fous qui courent. Restons concentrés sur la course, une longue descente avec des pins de part et d’autres, une odeur que nous connaissons en France, celle des bois. Et puis de nouveau la muraille qui se profile et tout en haut, un point de couleur, l’arrivée, il faut grimper tout là-haut, si haut…
C’est de plus en plus dur, le souffle court, les jambes lourdes, la descente rapide a fait travailler les muscles et maintenant il faut les réhabituer à escalader ces marches. On entend les cris de ceux qui ont déjà rejoint l’arrivée, mais on ne la voit pas encore.
Enfin l’arrivée et un panorama incroyable, une muraille qui à perte de vue zigzague au sommet de la montagne, toujours plus loin, toujours plus belle.
Jeudi 9 Mai,Au départ ce matin, les visages sont encore plus creusés, les étapes se succédant ont marqué les corps et les esprits. Dernière occasion de remonter au classement et surtout de ne pas perdre de places, le directeur de course annonce cette ultime étape, met en avant sa beauté, mais aussi sa difficulté…Des passages techniques, mais tous dévalons la pente sans y penser, une traversée de châtaigniers en fleurs, un staff nous y attend pour nous indiquer le chemin qui plonge dans la vallée, les visages se crispent encore un peu plus, les cuisses sont tétanisés.
Une succession de portions de muraille détruites, en continuelle montée, de rares endroits rénovés, puis une descente abrupte et rapide en sous-bois, la vallée enfin, mais les flèches du balisage bifurquent sur la gauche, point d’arrivée dans le village de Mutianyu, la course remonte, là-haut, vers les idéogrammes immenses tracés sur la montagne, ils semblent bien haut, bien loin. Il faut remonter par un chemin étroit, pentu, raide, au bout la délivrance mais aussi la fin de la course. Au détour d’un dernier lacet, un bout de muraille apparaît, l’arrivée est là, le chronométreur attend les coureurs, il faut escalader une échelle métallique et enfin la tour, les premiers sont déjà là, les bravos encouragent les coureurs, l’air est frais, un léger vent. Une petite brume empêche de voir au loin les lacets de cette muraille qui d’habitude se perdent dans l’horizon.
L’essentiel est là, tous se congratulent, ils viennent d’accomplir un petit exploit, une victoire sur les éléments et sur eux-mêmes. Les derniers arrivent suivis d’un staff fermant la course. Ultime surprise, les bouchons de champagne montent vers le ciel, il faut trinquer à cette Muraille, à cette course, à ces sensations ressenties pendant les étapes.
Mao Zédong disait « nul n’est point homme s’il n’a gravi la grande muraille ». Nous l’avons fait, gravi et vaincu…
La joie mêlée de fatigue, de larmes, laisse presque oublier que la muraille ne se laisse pas apprivoiser si facilement. Nous sommes épuisés, mais si heureux d’avoir vaincu un édifice aussi magique.
Malgré la fatigue, tous ressentent le besoin de partager ses sentiments, certains en voudraient encore plus. Tous sentent que la course touche à sa fin.
Repas dans une pêcherie, où d’énormes poissons jaunes sont pêchés, puis préparés avec des épices.
Retour ce soir vers la capitale pékinoise. Place Tian An Men, immersion dans la fureur et de le bruit de Pékin.
Vendredi 10 mai, La course est terminée. Visite de Pékin, Temple du Ciel et ses merveilles, Temple des lamas si reposants et calme, la colline aux charbons qui donnent une vue imprenable sur la Cité Interdite.
Errer dans les vieux quartiers de Pékin pour se délecter d’une cuisine vendue dans la rue, des beignets de légumes, des plats plus exotiques, scorpions, serpents, insectes et des sucreries alléchantes.
On ne revient pas indemne de la Chine, il y a toujours un avant et après. Une telle épreuve, un raid si difficile, marque les esprits. Nous avons vaincu la muraille. Pourquoi pas vous ?
Samedi 11 Mai, Journée libre, les achats dans les marchés Pékinois, où la contrefaçon se fait rare. Des affaires à réaliser, des vêtements Made In China à des prix incroyablement bas. Les valises vont se remplir. Pour certains visite dans le parc Behai, havre de paix dans le tumulte Pékinois, le palais d’été dans la banlieue de Pékin, cette ville tentaculaire à 5 périphériques dont le plus long fait 200 km.. Prendre le métro, d’une propreté qui fait rêver, un taxi avec lequel on traverse la ville pour 3 Euros….
Errer dans Wang Fu Jin l’artère commerçante de Pékin où les grandes marques côtoient des marques bien moins glamour. L’avenue bondée de véhicules à moteur, mais aussi profusions de vélos électriques qui remontent les files de voitures stoppées dans les bouchons interminables.
La 13 ème édition du Trail de la muraille de Chine touche à sa fin. Ce soir cocktail dinatoire et remise des récompenses, projection d’un film et photos de la course où tous se reconnaissent et constatent leur souffrance volontaire endurée.
Dimanche 11 Mai, Dernier jour, à midi restaurant de canard laqué, dernières visites, ce soir spectacle kung-fu mêlant légendes fabuleuses, épopées et exploits sportifs, la troupe est impressionnante, mais aussi spectacle qui prend au corps, l’histoire d’un jeune enfant , séparé de sa mère, qui grandit dans un temple où les arts martiaux sont sources de grandeur.
J’en ai surpris quelques-uns qui avaient les yeux rougis, le spectacle ? Ou la fin de quelques jours qui resteront sans nul doute dans les mémoires pour très longtemps.
Le bus amène les coureurs vers l’aéroport, demain la France, resteront les souvenirs, la médaille, le diplôme, les photos, films, des rires se font entendre, mais que le retour va être difficile.
Le plus important sera de garder tout au fond de soi des sensations que l’on ne voudra pas partager, une once d’éternité, de cette Chine que nous emportons avec nous.
Pour repartir un jour, et vivre d’autres aventures, il faut savoir rentrer.Alors rentrons pour repartir bien vite.
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